Le chemin de présence n’en est pas un, mais multiple.
Il n’y a pas de chemin tracé d’avance, ni commun à tous. Et il semble que l’on doive marcher seul. Cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas s’accompagner et partager au coin des routes une conversation éclairante, s’échanger un regard empathique lors des passages plus difficiles…S’inspirer les uns les autres pour reprendre la route ensuite.
Pour moi, le chemin n’a pas de destination. Il semble même revenir sur lui-même! C’est avec humour et ouverture que l’on s’émerveillera du paysage avec la fraîcheur d’un tout nouveau regard, d’une brillance différente, d’un état intérieur qui lui donnera une toute nouvelle saveur.
L’idée du chemin me fait penser à mon expérience passée sur l’un des chemins de Compostelle. On parlait affectueusement du “Chemin” comme d’un ami (et peut-être l’était-il en fait). La première chose qui apparait clairement lorsqu’on entreprend une telle aventure est que l’on devra se dépouiller au maximum de nos biens. Plus léger est le sac, plus agréable sera la route. Ce dépouillement est évidemment aussi intérieur. La simplicité de l’expérience : marcher, manger, dormir (et prendre soin de ses pieds!) permet de réellement plonger en nous, l’esprit étant dégagé des tracas du quotidien. Cela prédispose à l’ouverture du coeur! Cela nous invite à éveiller nos sens à la richesse des moments simples partagés en toute fraternité.
La détente et la simplicité sont devenues pour moi le sel de la vie. La lenteur me permet de mieux goûter; l’espace, de mieux ressentir; le calme, d’accueillir de tout mon être le moment. C’est riche et délectable. Le silence pénétrant m’émeut souvent…Dans le silence et le calme mon être vit de grandes passions!
Pour y entrer : être Présent.