Que faites-vous avec la peur?

Cette période de crise sanitaire permet de mettre en lumière nos fonctionnements, nos automatismes. Selon la pratique de la pleine conscience, on parle d’arroser les bonnes graines. Qu’est-ce que ça veut dire? À l’intérieur de soi émergent différentes émotions: par exemple la peur, l’incertitude, l’anxiété, mais aussi peut-être la connexion avec les autres (on est tous liés dans cette situation), la solidarité, l’engagement.

C’est humain d’avoir peur d’un virus qui peut être létal. Nier cette peur, en regard de notre bien-être ou à l’idée de voir souffrir nos proches ou une partie de la population serait en quelque sorte nier notre humanité...À quelque part, c’est avoir de la compassion pour tous les humains qui peuvent être affectés par le virus, y compris soi-même. Cela m’apparaît sain de ressentir cette inquiétude, de garder contact avec cela.

Selon moi, la question serait plutôt de se demander comment réagir à cette peur, qu’est-ce qu’on fait avec?

Qu’est-ce que la peur nous dit? Que veut-elle pointer?

Elle a quelque chose à nous indiquer manifestement, qu’est-ce que c’est?

Si j’écoute la peur qui passe en moi, elle me dit : “assure-toi de ton confort”, “connecte avec les gens autour de toi pour vérifier s’ils ont besoin de ton aide”, “manifeste ta solidarité”.

Merci peur de me partager cela. C’est utile! Cela me mobilise!

Que puis-je faire aujourd’hui par élan de solidarité pour moi (mes besoins, mon confort, ma sécurité) et pour les autres. Un appel, un texto, un service rendu, une parole rassurante.

L’idée d’arroser “les bonnes graines”, ce n’est pas de faire abstraction de la peur qui nous visite, mais de poser action en fonction d’un éclairage conscient. J’ai peur, c’est ok, qu’est-ce que je fais avec?

Que faites-vous avec la peur?

Est-ce que vous réagissez en contre-attaque, en disant qu’on ne doit pas avoir peur? En jugeant la peur? En niant la peur, ou encore en projetant des scénarios? Ou bien y a-t-il assez d’espace en vous pour accueillir la peur, l’écouter vous partager ses inquiétudes et décider consciemment ce que vous allez poser comme action en bon capitaine de votre navire.

En ce temps où la routine a cessé son cours, on peut saisir l’occasion de faire autrement.

On a d’abord le choix de notre réaction face à ce que cet événement éveille en nous, et ensuite de notre interaction avec soi et les autres (les médias sociaux, nos proches, nous-même, nos pensées).

Dans l’intimité de notre Être se trouve une multitude de choix. Tout le temps. Maintenant.